La mécanique

Comment permettre l’ouverture d’une soupape dans la laye lorsque l’organiste appuie, sur une touche du clavier ? Une mécanique légère, silencieuse et précise doit être mise en place. Ce n’est pas forcément si simple.

Le clavier

Notre instrument dispose d’un clavier de quatre octaves au moins. En pratique, entre 49 et 56 touches. Ces touches ont le même format que celles d’un clavecin ou d’un piano, le tout est adapté à la morphologie de la main.

Le toucher doit être précis et souple sans être mou, pour permettre une certaine virtuosité.

Il n’y a aucune commune mesure entre la largeur du clavier et celle du sommier qu’il doit commander.

Il n’y a aucune relation directe entre l’ordre des touches qui est chromatique et celui des tuyaux correspondants. En effet, leur disposition est très souvent symétrique. Autrement dit, si le DO le plus grave se trouve à l’extrême gauche de l’instrument, le DO# se trouvera, lui, à l’extrême droite.

Si nous sortons du cas simple de l’orgue portatif, de salon ou encore « positif », nous aurons plusieurs claviers, sans oublier le pédalier, chacun de ces élément pilotant généralement un sommier différent.

Il va donc y avoir une mécanique assez complexe, pour transmettre la traction (ou la pression) depuis la touche, jusqu’à la soupape correspondante. L’ensemble de cette mécanique s’appelle « l’abrégé ».

L’abrégé

Cette partie mécanique tient son nom du fait qu’elle a pour mission de réduire (d’abréger) la largeur du sommier à celle du clavier.

Nous avons ici un abrégé très simple. Voici le détail des pièces qui le composent :

Les rouleaux de bois, ou de métal léger de nos jours, pivotent sur des axes soutenus par les tourillons. A chacune de leurs extrémités est fixé un petit levier sur lequel vient fixé une vergette.

Les vergettes sont soumises uniquement à des tractions, aussi sont-elles faites d’une fine lame de bois.

Suivant l’architecture de l’orgue, relier la traction depuis la touche jusqu’à la soupape peut nécessiter un système beaucoup plus complexe. Il faut considérer qu’il y aura un abrégé par clavier, pédalier compris.

Plus il y aura de renvois d’angles, plus plus la mécanique s’alourdira et deviendra imprécise. L’organier doit donc trouver des compromis entre l’esthétique, les contraintes de l’environnement et la qualité du toucher de l’instrument.

Les tirants de jeux

Un système analogue doit être mis en place pour permettre la manipulation des registres. Ici, les contraintes ne sont pas les mêmes, mais la manœuvre des jeux doit rester aisée et la moins bruyante possible.

Sur un instrument à traction entièrement mécanique, les tirants de jeux sont ordinairement répartis de part et d’autre des claviers.

Tirasses et accouplements

Les instruments qui disposent de plusieurs claviers proposent la possibilité d’accoupler les claviers entre eux. De cette manière, l’organiste a la faculté de jouer sur un seul clavier des jeux répartis normalement sur plusieurs. Cet accouplement introduit naturellement une plus grande raideur dans le toucher.

De même, un ou plusieurs claviers peuvent être accouplés en tirasse avec le pédalier.

Le modernisme

A la période romantique, d’autres moyens de traction ont été développés, par des procédés pneumatiques. Les soupapes ont été remplacées par des cônes ou par des membranes qui étaient commandés par une variation de pression dans un circuit de commande. Les jeux étaient également manœuvrés par des procédés pneumatiques. Nous n’entrerons pas dans les détails de ce type de traction pneumatique, abandonné de nos jours.

Ce type de traction introduisait un retard plus ou moins considérable entre la pression d’une touche et le départ de l’air dans le jeu.

Par la suite le pneumatique a été remplacé par de l’électrique, plus fiable et plus rapide, mais aujourdh’ui l’on préfère conserver une traction mécanique, au moins pour les claviers.

Anche
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